Review 1
Pour ceux qui ne connaissent pas la Maroquinerie, une petite description
du lieu s'impose. Dans une rue très calme du 20è arrondissement,
une enseigne annonce le lieu. Un porche, une cour intérieure
dans le fond, dans laquelle on découvre un bar et sa terrasse.
Sous le porche, une porte, un escalier qui descend vers la salle.
Une petite salle, une fosse toute ronde, deux marches formant une
sorte de gradin sur le pourtour. On se sent en famille, dans cet endroit.
Malgré sa petite taille, la salle est loin d'être remplie
quand commence la première partie. Parfait : il est donc possible
de rester assis dans la fosse pendant le set.
La première partie est assurée par un drôle de
duo. Nous sommes une bande anglaise ; donc désolée.
Mais nous s'appelle Gamine, donc c'est un peu français.
La chanteuse porte une robe bleue bouffante, qui lui arrive au niveau
des genoux ; elle a une toute petite voix, et ses cheveux blonds et
lisses accentuent encore plus le côté gamine
de la dame. Le pianiste qui l'accompagne porte un costume sombre,
qui lui donne un air solennel, vite démenti par le sourire
mutin qu'il arbore quasiment en permanence. En les voyant, je ne peux
m'empêcher de penser à une Alice échappée
du pays des Merveilles, accompagnée de son lapin blanc/pianiste
Leur set ressemble à un tour de chant à l'ancienne,
complètement anachronique. Ils nous présentent une série
de chansons très nostalgiques, qui manquent finalement vraiment
d'allégresse. Le public est assez timide au début, désorienté
par cette musique à laquelle on ne s'attendait pas vraiment.
Certains montreront cependant plus d'enthousiasme, ce qui entraînera
chez notre duo des réactions de joie amusantes à voir
: elle sautille sur place, ils échangent des sourires radieux,
elle en perd même le fil de ses chansons
Au final, même
si la musique de Gamine ne m'a pas vraiment transporté, leur
bonheur de jouer devant nous était très agréable
à voir.
Après une courte pause, c'est au tour des cinq musiciens de
Sophia d'entrer sur scène. A ce moment, il n'est plus envisageable
de rester assis dans la fosse. Histoire d'y voir quelque chose, je
me poste en retrait et en hauteur, sur les gradins. La musique fuse,
un peu forte, mais elle n'en est que plus prenante. D'ailleurs, je
n'y résiste pas longtemps, et rapidement, après quelques
coups de coudes, me voilà juste devant la scène. Cela
me permet d'ailleurs de mieux observer le bassiste, qui est vraiment
craquant
Oups ! Excusez moi, je m'égare ! Les titres
du dernier album alternent avec des titres plus anciens, et peut-être
même une reprise de The God Machine, le groupe maintenant dissout
qui est à l'origine de Sophia, selon les experts qui m'entouraient.
L'émotion présente sur l'album n'en est que plus forte
en live. Malgré un problème avec leur ordinateur, tout
comme à la Black Session qu'ils ont fait quelques mois auparavant
(seraient-ils victimes d'une malédiction parisienne ?), qui
les oblige à jouer Oh my love sans programmations, les morceaux
sont magnifiquement forts. La voix de Robin Proper-Sheppard est réellement
magnifique, presque en permanence sur un fil, parfois à la
limite de la rupture. On se prend leurs mélodies en pleine
face. Les basses vous traversent le corps. La musique qui vous entre
par les oreilles vous fait gonfler le cur, comme lorsqu'on est
amoureux, elle vous amène le cur au bord des larmes.
La puissance et la violence de cette musique ne demandent qu'à
se répandre en nous, comme l'eau contenue par un barrage. Et
on ne demande qu'à laisser les vannes s'ouvrir, pour évacuer
toute cette tension, toutes ces émotions accumulées.
C'est finalement encore gonflé de toutes ces émotions
contradictoires qui nous ont envahies tout au long du set, qu'on se
retrouve à la fin du concert sur le trottoir de cette rue calme
du 20è arrondissement. Un peu groggy et désorienté,
il est difficile de redescendre sur terre après ce moment de
pur bonheur. Je n'aurais qu'un mot : encore !
Claire, www.liabilitywebzine.com
Review 2
Hier la journée a défilé à une vitesse
incroyable. Levé tôt j'ai passé un bon moment
à lire et à terminer le dernier Paul Auster. La fin
est bien, on commence à comprendre ce à quoi il veut
en venir dans la seconde moitié du bouquin. Quand même
pas du grand Paul Auster, selon moi. A 19h je marche jusqu'à
la rue Boyer pour rejoindre Alex à la Maroquinerie.
Concert de Sophia !!! On prend un verre en terrasse et Robin (le chanteur
de Sophia) est à une table, un peu plus loin. Il dine. Affublé
des traditionnelles santiags, d'une chemise blanche (à fleurs
?) et d'un 501, il porte toujours la moustache et je trouve décidément
que ça ne lui va pas. On entre au concert et la première
partie, c'est Gamine. Quoi ? Où ? Comment ? Gamine s'est reformé
? Non, non il s'agit d'un homonyme et c'est un duo anglais. Lui au
piano (je l'ai à peine entraperçu), elle au chant. Nous
tombons, Alex et moi, immédiatement amoureux de ce bout de
fille qui parle très bien français avec l'accent de
Jane Birkin, qui est dans un belle robe bleue et qui chante.........divinement
bien. Set très calme, ambiance café concert avec des
réminiscences de Gainsbourg. Le public, clairsemé ce
soir, réagit bien. Le concert commence avec "Bonjour Tristesse"
et s'achève avec "The Goodbye Story". Salut aussi,
Gamine, je vais écouter ton disque, tu peux être sûre.
Robin a passé toute la première partie derrière
nous, très attentif mais il a du s'absenter car à un
moment je me retourne et il porte maintenant une chemise noire. Un
inconditionnel du premier rang des salles parisiennes lui offre une
photo de la Black Session du mois de janvier dernier (Robin fera d'ailleurs
une blague sur scène quelques instants plus tard en parlant
de cette photo et du fait qu'il a exactement la même chemise
que ce jour là : "mais ce n'est pas la même, rassurez
vous, seulement toutes mes chemises sont identiques", on rit
bêtement).
La salle s'est remplie et le concert enchaine très rapidement.
La première partie du concert est composée essentiellement
de vieux morceaux et du single du dernier album (Oh My Love). L'ordinateur
ne fonctionne toujours pas (Robin se fend d'un "décidément
mon mac n'aime pas Paris") mais le groupe est à l'aise,
le son est excellent et très fort.
En final, on assiste à une fabuleuse version de "The Sea"
qui est sans doute ma chanson préférée de Sophia.
Le groupe quitte la scène pour revenir jouer 4 derniers morceaux
dont une splendide et terrifiante version de "The River".
J'en profite pour passer au premier rang mais je peine tant les 3
guitares sont fortes. Un grand moment, comme d'habitude.
1h20 plus tard, c'est terminé et une fille à qui j'ai
filé une clope un peu plus tôt dans la soirée
m'approche avec un grand sourire et me dit : "je peux t'ennuyer
encore ?". Je réponds : "mais tu ne m'ennuies pas".
Elle ajoute : "euh je veux dire, tu pourrais me filer une cigarette
?". Moi : "ah ça ? ben non". Elle s'éloigne,
fâchée. Je crois rêver. On monte au bar du haut,
on prend deux verres avec Alex et zou chacun chez soi. Sophia peut
revenir dans un mois, j'y retourne. J'aime quand mon coeur s'emballe
comme ça.
Aujourd'hui, après la visite à mon kinesi préféré
(des progrès, même moi je m'en suis rendu compte), la
journée est studieuse : faire des sauvegardes et faire de la
place sur mon disque dur (pour accueillir les prochains nouveaux morceaux),
installer des nouveaux plugs pour les tester, taper les textes de
toutes mes nouvelles chansons et préparer le tracklisting du
cd de maquettes. Je fais tout ça en survolant le nouveau magic,
revue pop moderne. L'article sur Graham Coxon et Mission of Burma
est super long, j'ai hâte de lire tout ça, ce soir dans
mon lit.
Pour l'heure, je m'en vais à Saint-Paul prendre l'apero et
diner avec A. et S. Bye bye
Matthieu Malon (www.blog-art.com/matthieumalon)
Review 3
Juste après l'avoir sortie des griffes de ce grossier personnage,
je l'abandonne néanmoins à l'arrêt du bus pour
filer tout seul au concert de Sophia à la Maroquinerie. Pas
foutu les pieds là depuis un concert de Laika, époque
black cat bone, où j'avais désespérément
essayé d'offrir une invite en trop à l'entrée
de la salle, et l'on m'avait fui comme la peste je me souviens. Pfff
le public indé il m'énerve de toute façon, je
l'ai déjà dit. Enfin bon bref, Sophia je les avais pas
vus depuis ce concert mémorable du - je ressors mes fiches
- 24 février 97 sur ma péniche 6/8, ni rien entendu
d'autre que le premier album, le terrassant Fixed Water. J'arrive
au milieu de la première partie, un duo anglais qui s'appelle
Gamine, et qui n'a rien à voir avec le groupe de Paco Rodriguez
- dont on trouve le second album régulièrement partout
dans les brocantes. Là c'est un duo piano-voix avec un plutôt
vieux monsieur et une blonde nymphette qui rappelle Anja Garbarek
au premier abord, dans la voix et le côté intimiste,
mais en fait c'est très élégant et il y a beaucoup
de moments de grâce pure, surtout dans la deuxième moitié
du concert. Bien choisi.
Pause sur la balustrade près de l'entrée (préfère
pas trop m'éloigner vu l'étouffoir que c'est là-dedans),
j'envoie encore un texto sans queue ni tête, histoire de faire
semblant de m'occuper en gardant ma place qui me plaît bien.
Sophia arrive, et comme Jonathan Richman, je vois que Robin Proper-Sheppard
(l'âme du groupe) porte maintenant un bouc, c'est bizarre quand
même ce truc. Enfin bon, il fait lever tout de suite le public
"we're not fucking hippies" et ça commence hyper
fort avec deux titres du début qui font hurler(!) les fans
hardcore dès les premiers accords : i try to close my eyes
but i'm afraid / of the dark i see / everywhere. Je fonds littéralement
pour la chanson d'après, if only, et puis pour pas mal d'autres
ensuite. A vrai dire, c'est un peu le groupe d'une seule chanson je
trouve, mais en ce qui les concerne, ils auraient trouvé la
bonne. Et ce qui sur disque pouvait paraître comme une formule
séduit ici par la cohérence de ce qui est joué
sur scène, et sonne tout simplement comme une succession de
classiques du début à la fin. Alors ce morceau, ce serait
un morceau avec quatre accords, où y'aurait une batterie très
forte - que l'on a d'ailleurs la folle envie de mimer en permanence
- qui ne ferait jamais de roulements, une basse très ronde,
quelques notes de piano et de guitare supplémentaires pour
affiner le tout, et surtout ce chant très particulier, reconnaissable
entre mille (enfin, j'exagère un peu mais moi je le reconnais
tout de suite en tout cas). Après une fausse sortie, ils reviennent
jouer la fin de leur set, qui s'achève sur un très beau
barouf de trois guitares en même temps. J'aime. Ce fut un très
bon concert, merci madame. Et pouf, de suite je redévalais
la rue de Ménilmontant, la tête dans mon bouquin.
Pierroleouf (Désordre, komakino.joueb.com)
Set list
So Slow
Are You Happy Now
If Only
Fool
Desert Song n° 2
Every Day
Oh My Love
Woman
The Sea
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Ship In The Sand
I Left You
The River Song
If A Change Is Gonna Come
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